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vw golf gti - Page 2

  • 1976, un excellent cru automobile…

    Et une grande année pour moi

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    N’oublions pas que c’est entre autres la période dont Rush a retracé l’histoire !

     

    Oui, l’année d’un fantastique duel  entre McLaren et Ferrari, entre James Hunt et Niki Lauda, une histoire si forte qu’elle donnerait lieu quatre décennies plus tard à un film conçu pour décrocher la pole position au box-office.

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    Mais 1976, ce n’est pas que la Formule1. Chacun associe certaines périodes à des événements qui l’ont marqué. 1976, c’est l’année de la sécheresse. 1976, c’est l’année  où Michel Sardou chante Je vais t’aimer, J’accuse, Le temps des colonies. Johnny transporte ses fans avec Requiem pour un fou. Sylvie Vartan, plus belle que jamais, fascine ses admirateurs (dont moi) dès qu’elle entame Qu’est-ce qui fait pleurer les blondes. 1976, c’est l’occasion d’approcher Jean-Claude Andruet qui court à l’Armor avec un fabuleux coupé Alfa Romeo groupe 5 à moteur V8 (1ère photo de cette note). 1976, c’est l’homologation de la Porsche 934 en groupe 4 et la première participation de Didier Pironi aux 24 Heures du Mans avec cette voiture (j’y assiste pour la première fois et j’ai l’opportunité de photographier Didier et ses équipiers en course). 1976, c’est l’apparition d’un nouveau magazine hebdomadaire, AUTOhebdo ! 1976, c’est la sortie de la VW Golf GTI, voiture passion par excellence. 1976, c’est la naissance d’une nouvelle discipline en France. L’événement se produit début septembre, dans un petit village breton, Lohéac, où se réunissent d’irréductibles pilotes passionnés de glisse. Le Rallycross part à la conquête du public.

     

    1976, quelques voitures de tourisme à l’honneur

     

    Je me suis toujours intéressé aux voitures du groupe 1 de moins de 2 litres (dites de tourisme de série à ‘époque) parce qu’elles étaient abordables pour des pilotes amateurs. Tout au moins tant que des fiches d’homologation très fournies ne multipliaient pas leur prix de base par des coefficients déraisonnables…

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    Soudain, le potentiel terrifiant pour ses rivales  d’une Triumph équipée d’un moteur de 1998 cm3 avec une culasse 16 soupapes apparaît à quelques pilotes français. Il s’agit de la Dolomite Sprint. La fiche d’homologation lui permet d’atteindre 180 cv. Sur le papier, elle est imbattable. René Metge et Jean-Louis Lafosse piloteront des exemplaires développés par Broadspeed dans le nouveau Championnat de France production. Didier Calmels est connu par les plus jeunes fans d’automobile en qualité d’associé de Philippe Sinault au sein de l’Équipe Signature. Au milieu des années 70, il s’est fait remarquer au volant d’une Alpine groupe 4. Avec sa Triumph, il mènera un programme mixte comportant des épreuves du Championnat circuit et quelques courses de côtes comme celle de Bais Montaigu où je l’ai photographié (image ci-dessus). Les Triumph Dolomite Sprint remporteront d’excellents résultats en circuit, mais peu de pilotes amateurs se laisseront séduire, sas doute à cause de son coût de préparation et de maintenance. A Bais Montaigu, Didier Calmels terminera second du groupe 1 derrière l’Opel Commodore GSE du roi Jacky Ravenel à qui il concède 1,5 seconde sur les 4,2 km du parcours. Il devancera  une autre Commodore très bien amenée, celle de Giovanni Rossi, et collera une seconde au kilomètre au second des 2 litres du groupe 1, Christian Galopin, une sacrée pointure. Autant l’avouer, la Dolomite n’était pas très appréciée des autres pilotes. Dans Échappement du mois de juillet 1976, Joël Laplacette écrira qu’ils la surnomment ‘le proto Triumph ».

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    L’Alfa Romeo 2000 GTV reste encore très compétitive en côte. Plus puissante que l’Opel Kadett GTE, nouvelle arme d’Opel en rallye. La Ford Escort 2000 RS quant à elle n’a pas encore reçu toutes les homologations qui la rendront quasi imbattable deux ans plus tard. L’Alfa est défendue par un bataillon de pilotes de choc. Dans l’Ouest, rappelons le Normand Christian Galopin, transfuge de la R12 Gordini (photo ci-dessus).

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    Mais aussi Philippe Bernier, Jacques Coquet, Feuillé, sans oublier Philippe Fonteneau, toujours très rapide (ci-dessus à Bais Montaigu) jusqu’à ce qu’une grosse sortie de route à Pouillé les Coteaux ne mette un terme prématuré à sa saison. Et bien sûr Christian Rio dont la voiture ne sera équipée de toutes les homologations qu’à Saint-Gouëno, fin août. A partir de ce moment-là, il deviendra le favori des 2 litres à chaque course de côte, d’autant que Christian Galopin, engagé dans un programme Tour Auto avec son Alfa 2000 aux couleurs New Rallymen, n’apparaîtra plus dans la discipline. J’aimais bien voir les Alfa 2000 GTV en course. Elles étaient superbes. Et j’avoue que quelques années plus tôt, j’avais rêvé de courir un jour avec ce modèle. C’est encore possible, feront observer certains lecteurs. Oui, peut-être, dans les épreuves d’anciennes alors. Pour m’y aider, soyez nombreux à acheter mes livres (liens en fin de page) !

     

    1976, une année particulière pour moi

     

    Une année marquée par un grand événement personnel, mes débuts en compétition ! Modestement, avec une Opel Ascona 19 SR groupe 1 (toute petite groupe 1), pour quatre courses seulement avant un programme 1977 complet et les premières victoires en Golf GTI. Mais l’essentiel, c’est de participer, d’être là, au départ, au milieu des pilotes que je suivais depuis des années sur Échappement et que je photographiais régulièrement dans les courses bretonnes. Bien accueilli en plus par des pilotes de haut niveau, à commencer par Macel Grué, Pierre Desilles et beaucoup d’autres. Car un des aspects enthousiasmants du milieu de la course, c’est que même quand un pilote débute, qu’il vient pour apprendre sans pouvoir prétendre aux premières places de sa catégorie, sa passion garantit un accueil chaleureux et des conseils qui l’aideront à progresser.

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    Quand je repense à 1976, je ne me rappelle que des bons souvenirs à l’exception de la mort de notre chienne Saga, une Dogue de Bordeaux pleine d’affection et de loyauté. La course était une passion familiale, même si j’étais de loin le plus atteint. Nous aimions tous les voitures et la vitesse dans la famille. Mon père n’avait pas encore été pollué par la créature nuisible qui détruirait notre famille, s’accaparerait son patrimoine et le séparerait de tous ceux qui l’aimaient pour mener son sinistre projet à terme. Nous partagions encore des passions communes dont l’automobile, la compétition, l’amour des animaux. Souvenir par exemple d’un après-midi de folie au cours duquel nous nous amusons à rouler comme en spéciale avec une Opel Commodore GSE prêtée par une concession de la marque. Elle glissait bien la Commodore avec les pneus de série ! Un régal… Et nous n’avions pas de soucis avec le représentant du garage. Il ne voulait plus monter avec nous sous prétexte que nous aurions roulé un peu vite... Mais il nous faisait par contre assez confiance pour nous confier des autos quand il empruntait une des nôtres pour un essai (il n’avait pas toute la gamme en démonstration).

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    1976, c’est aussi le souvenir de voitures impressionnantes vues de très près. Celles admirées au Mans naturellement, l’Alfa groupe 5 d’Andruet, mais aussi un bolide préparé et piloté par un concurrent que je connaissais et qui appartenait comme moi à l’Écurie Bretagne. Cette année-là, Louis Sinsoulier faisait une infidélité à Fiat et passait dans le camp Ford avec une monstrueuse Escort 1800 RS groupe 5 (ci-dessus à Pouillé les Coteaux). Des Porsche et Alpine très affutées ainsi que de nombreux protos et F2 roulaient régulièrement dans chaque région de France. Dans les années 70, le nombre de courses de côtes était beaucoup plus important qu’aujourd’hui. Les contraintes imposées par des pouvoirs publics sauvagement autophobes et les coûts prohibitifs des forces de l’ordre et pompiers facturés aux organisateurs ont assassiné de nombreuses épreuves, hélas.

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    De bons pilotes de rallye et de courses de côtes couraient au Mans et nous étions nombreux à espérer les imiter un jour prochain. Comme Segolen – Ouvière – Gadal, équipage de l’Écurie Bretagne, vainqueurs en GT avec une auto qui roulait aussi en côte et en rallye. Comme les frères Ravenel, associés à Detrin, vainqueurs du groupe 2 la même année. 1976, c’était encore une période d’espoir, d’enthousiasme, de confiance en l’avenir. Les voitures comme les spectacles collaient à l’air du temps. Elles arboraient des couleurs joyeuses et vrombissaient de plaisir à la perspective de dévorer le bitume. Mais ça, c’était avant…

     

    QUELQUES LIENS A SUIVRE pour vous immerger dans l’atmosphère automobile de 1976

     

    Rush, le film http://bit.ly/1hFasDI

     

    1976, le temps des copains http://bit.ly/1eNpUwy

     

    En course à Saint-Germain – sur – Ille  http://bit.ly/1nla9ER

     

    L’Alfa Romeo de Roland Imbert à l’Armor http://bit.ly/1w8BFbD

     

    Des Bretons qui gagnent au Mans http://bit.ly/1klyhVJ

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    Des BMW 30 CSL sur la piste (les frères Ravenel, J.H. Hazard)

    http://bit.ly/1hAIa1F

     

    Didier Pironi et José Dolhem, deux frangins sur la piste du Mans http://bit.ly/1f6mR1M

     

    Les 24 Heures du Mans 1976  http://bit.ly/VYh7mY et http://bit.ly/XhX8dW

     

    Choisir sa voiture de course à l’automne 1976 http://bit.ly/1iA26hC

     

    En sport automobile, les spectateurs sont sympas ; quelques anecdotes http://bit.ly/1cIecke

     

    Vengeance glacée au coulis de sixties, un polar aux 24 Heures du Mans présenté sur Designmoteur http://bit.ly/1CBgu6H

     

    Le Pacte du Tricheur,  un polar cross-age sur fond de rallye présenté sur Spécialist Auto http://bit.ly/1fuN7bC

     

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    Thierry Le Bras

  • LA COURSE DE CÔTE DE SAINT-GOUËNO ET SON FER A CHEVAL (1)

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    1974, problème de frein ou freinage raté pour cette Fiat 128 groupe 2 qu’on reverra en course après quelques travaux de carrosserie

     

    La course de côte de Saint-Gouëno dans les Côtes d’Armor fait partie du patrimoine du sport automobile dans l’Ouest. Dans l’Ouest et au-delà devrais-je écrire, car cette belle épreuve a compté pour le championnat de France durant les années 70 et 80. A ce titre, elle a accueilli les rois de la montagne. Pour des raisons de divers ordres, les courses de côtes sont bien moins nombreuses aujourd’hui que par le passé. Celle de Saint-Gouëno renaît cependant depuis 2003. Souhaitons qu’elle soit bientôt réinscrite au Championnat de France de la montagne. Elle mérite, tout comme ses organisateurs.

     

    Saint-Gouëno offre un tracé intéressant aux pilotes et aux spectateurs. Les enfilades au bas du circuit exigent un gros cœur pour faire un temps, d’autant qu’elles se ressemblent toutes à l’entrée, mais que certaines se referment tandis que d’autres s’ouvrent à la sortie. Ensuite, un virage en fer à cheval oblige les pilotes à un gros freinage. Ce gauche serré ne permet pas de gagner beaucoup de temps, mais il en fait parfois perdre beaucoup, comme quantité de virages lents. Une montée, un long droite en appui suivi d’un gauche qui se termine en léger dévers (tout au moins se terminait-il ainsi l’année où j’ai disputé l’épreuve) conduisent les pilotes à la ligne d’arrivée.

     

    Outre l’édition que j’ai disputée, je me suis souvent rendu à Saint-Gouëno en qualité de spectateur équipé de mon appareil photo. Il est des virages sur les pistes où le photographe un peu avisé sait qu’il se passera quelque chose. Tel est le cas du fer à cheval, passage très chaud de ce circuit. Je m’en rappelle car j’ai moi-même failli y laisser une caisse de Golf GTI en 1977 après un freinage trop tardif. Par chance, j’ai juste abimé un peu un pare-choc et j’ai remporté ma classe sur le temps d’une deuxième montée plus sage.

     

    Voici quelques images ramenées de Saint-Gouëno au fil d’anciennes éditions. Dans quelques jours, je mettrai en ligne d’autres beaux passages au fer à cheval, ceux exprimant le pilotage parfait des Francis Dosières, Christian Dzierzbicki et autres rois de la montagne.

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    1976, Daniel Postic attaque très fort sur ses terres. Sa Simca  1000 Rallye 2 groupe 2 glisse des quatre roues. Une démonstration de contre-braquage de ce sympathique pilote qui tenait à briller sur ses terres

     

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    1981, Patrick Germain, un des gros bras de la classe 1301 – 1600 cm3 au début des années 80, sauve sa caisse de Golf GTI, à peu près comme je l’avais fait quatre ans plus tôt. Lui aussi remportera la classe sur son temps de la seconde montée

     

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    1981, Jean-Luc Moreau possède un pilotage agressif et spectaculaire. Il se fait plait plaisir au volant de sa R5 groupe 2 ex Christian Rio. Jean-Luc ne va pas sortir de la piste, il franchira le fer à cheval sans rien toucher

     

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    Guillaume Samson, un sens certain de la limite avec sa Porsche groupe B

     

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    La Martini F2 de Marcel Tarrès en glisse  comme une R8 Gord du bon vieux temps

     

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    1984, démonstration d’appui signée Alain Gadal au volant de sa Porsche 930 groupe B

     

    NOTE MODIFIÉE LE 12 AOÛT 2015

     

    QUELQUES LIENS A SUIVRE

     

    Le site Internet de la Course de côte de Saint-Gouëno  http://www.coursedecote-saintgoueno.fr/

     

    Un week-end agité à la Course de côte de Saint-Gouëno http://bit.ly/OKCzJB

     

    Trajectoires et gomme brûlée  http://bit.ly/1MthLPs

     

    Une nouvelle dans le monde de la course de côte  http://bit.ly/1muWeWR

     

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    Thierry Le Bras

  • GOLF GTI, VOITURE PASSION

    medium_TL_1977_1.JPG1977, la Golf GTI se révèle une arme redoutable dans la catégorie 1301 – 1600 cm3 en groupe 1

    La Golf GTI fait incontestablement partie des « voitures – passions », celles qui marquent l’histoire de l’automobile, souvent de la compétition et laissent un souvenir impérissable à ceux qui l’ont possédée ou croisée.

    En ce qui me concerne, la Golf GTI occupe une place toute particulière car j’ai piloté une voiture de cette fameuse lignée en course de côte et parfois en rallye pendant plusieurs saisons. Ma valeureuse Golf m’a permis de conquérir un certain nombre de victoires dans ma catégorie. De grandes joies à l’époque, même si l’euphorie des coupes ne m’a jamais bercé d’illusions au point de me comparer au pilote que j’admirais le plus, Didier Pironi.

    J’ai débuté en compétition en 1976 avec une Opel Ascona 1,9 SR groupe 1. Une voiture fabuleuse au plan comportement routier, mais bridée par une puissance faible, seulement 90 cv. Comme la préparation de mon exemplaire se limitait à 4 amortisseurs De Carbon pistes, à un arceau, au coupe circuit et aux harnais de sécurité, pas question d’aller jouer la classe avec les Alfa 2000 GTV ! J’ai fait 4 courses avec cette voiture que j’ai ensuite conservée plusieurs années pour rouler au quotidien.

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    Au printemps 1976, j’ai commencé à m’interroger sur la monture que je choisirais pour la saison suivante. Ma prédilection allait aux 2 litres du groupe 1. Plusieurs modèles me tentaient : l’Alfa 2000 GTV, l’Opel Kadett GTE, la Fiat 131 Abarth, la Triumph Dolomite. J’aimais beaucoup l’Alfa. Le virus m’a frappé très jeune. Mon père possédait un coupé 2 litres Alfa Bertone en 1973 lorsqu’à 18 ans, je préparais mon bac. Je me souvenais de la victoire de Gérard Larrousse en groupe 1 au Monte-Carlo avec le coupé Alfa. J’en avais photographiés souvent dans les courses de côtes bretonnes avant de m’engager moi-même en compétition. Seulement, l’Alfa commençait à vieillir. Elle arrivait en bout de développement. La Kadett GTE prenait l’avantage en rallye. L’Escort 2000 RS devenait dangereuse en côte. Fiat ne consentirait pas les efforts espérés pour offrir à sa 131 Abarth une fiche d’homologation la rendant compétitive en groupe 1. Quant à la Dolomite, puissante et performante en circuit, elle nécessitait un investissement colossal et une maintenance importante. Tous les copains rencontrés au bord des pistes me découragèrent bien vite de cette aventure. J’écartai aussi la Kadett GTE, pas assez puissante en course de côte.

    medium_BG_MANS_81.2.JPGBien sûr, il existait bien d’autres voitures tentantes pour un jeune pilote. mais j’étais encore étudiant à cette époque et mon budget compétition ne pouvait pas dépasser celui d’une groupe 1. Encore avais-je beaucoup de chance car mon père m’aidait beaucoup en attendant que j’entre dans la vie active. Grand amateur de conduite rapide et de bolides à cette époque, il satisfaisait à travers moi un rêve qu’il n’avait pas pu réaliser pendant sa propre jeunesse. Lorsque je me remémore son visage et son sourire sur les circuits, je me souviens d’une joie immense qui, aujourd’hui encore, me réchauffe le cœur. Ses yeux brillaient d’ailleurs de la même lueur lorsque je l’amenais aux 24 Heures du Mans, ce qui serait longtemps le cadeau que je lui offrirais pour la fête des pères. Je publierai d’ailleurs dans quelques mois des photos de ces moments riches en émotion (des photos de lui sur le circuit de la Sarthe et au bord des des pistes de courses de côtes bien sûr, pas des voitures qui'l admirait).

    Quelques années plus tard hélas, mon père s’écarterait peu à peu de la compétition et des belles voitures. « Un feu dévore un autre feu », écrivit Hervé Bazin. La passion d’une femme en fit mettre d’autres de côté. A regret d’ailleurs. Mais l’ensorcellement commença tout de même par un premier cadeau conforme à sa véritable personnalité. L’employée subalterne devenue « « « plus proche » » » reçut :une voiture de son bienfaiteur.

    La course automobile coûte de l’argent. Chacun le sait. Il serait aussi vain que ridicule de le nier. Mais d’autres passions coûtent encore beaucoup plus cher ! Lorsqu’après le décès de mon pauvre père, je constate l’état de son patrimoine et celui de la créature en question, la preuve saute aux yeux…

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    Mais à la fin de l’été 1976, je vivais dans un enthousiasme bien éloigné de ces considérations.



    La solution évidente à mes hésitations quant au choix de ma prochaine arme pour les courses de côtes me sauta aux yeux sous la forme d’un article d’un magazine spécialisé - AUTOhebdo je crois – qui évoquait la Golf 1 GTI présentée au Salon de Francfort.

    110 cv pour 810 kg, une véritable petite bombe qui dominerait sa catégorie de cylindrée en groupe 1. En optant pour ce modèle, j’étais sûr de faire le bon choix. Certes, il s’agissait d’une traction avant. A cette époque, peu de tractions brillaient en compétition. La R 12 Gorde n’avait guère convaincu les puristes. Les Saab ne s’illustraient que sur la neige et la glace. La R 5 Alpine, certes sympathique, ne saurait rivaliser avec sa rivale germanique.

    Ma mère possédait une Scirocco 1600 TS depuis le mois de juin précédent. Je l’avais naturellement essayée. Son efficacité m’avait surpris, tant au plan de la tenue de route que de la motricité. Et puis pourquoi se focaliser sur le dictat des propulsions ? D’autant qu’une autre traction tenait déjà une place à part dans l’histoire de la course, la fabuleuse Cooper S.

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    Comme la petite bombe conçue par Alec Issigonis, la Golf GTI deviendrait un mythe. Tout le monde le pressentait.


    Les bons de commande se signaient d’ailleurs bien plus vite que prévu. Commandée en novembre 1976, la mienne serait livrée en mars 1977, preuve évidente du succès immédiat de la GTI qui, à l’origine, n’était proposée qu’en deux couleurs, gris métallisé et rouge. La grise recueillit mes suffrages. Je la trouvais superbe en cette couleur, surtout lorsque le soleil dardait ses rayons sur sa carrosserie.

    Après 1000 kilomètres de rodage, la Golf GTI partit chez un préparateur. Il ne restait que quelques jours avant la première course de côte de la saison. Les premiers travaux du préparateur se limitèrent donc au montage de l’arceau, du coupe-circuit, du système de fixation de l’extincteur et des harnais. Je suis parti à Hébecrevon avec une voiture vraiment de série, y compris les amortisseurs. Pas vraiment l’idéal. Une course de mise en main dans une configuration qui ne mettait pas en confiance.

    Quinze jours plus tard, c’était Corcoué sur Logne, un circuit assez rapide que je découvrais. Cette fois, la Golf avait reçu des amortisseurs Bilstein. Mais on m’avait conseillé d’adopter les pressions de pneu de Boucher sur son Audi 80 GTE en circuit. 600 grammes de plus à l’avant qu’à l’arrière. Peut-être que sur l’Audi, ça fonctionnait, mais sur la Golf, ça m’a causé quelques belles frayeurs. Plus courte, équipée d’une suspension moins ferme, plus légère aussi, la GTI délestait et s’embarquait dans des amorces de travers qui freinèrent mes ardeurs lors des dernières montées d’essais et de la première montée de course. Je ne me sentais pas à l’aise au volant et je commençais à douter de mon choix. Des copains me conseillèrent alors de réduire la différence de pression entre l’avant et l’arrière avant la dernière montée de course. Avec 300 grammes de plus devant que derrière, ça allait déjà nettement mieux.

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    La course suivante, Saint-Germain sur Ille, allait me le confirmer. Saint-Germain, c’était chez moi, à quelques kilomètres de Rennes. J’assistais à cette épreuve depuis mon adolescence. Comme spectateur passionné et armé de son appareil photo d’abord, puis comme pilote l’année précédente. Plusieurs soirs de la semaine précédant la course, je suis allé effectuer des reconnaissances sauvages sur le circuit. Avec l’Ascona d’abord, puis avec la Golf. C’était pratique courante à l’époque. La plupart des pilotes le faisaient. Les riverains ne disaient rien. Au contraire. La course de côte et ses préparatifs représentaient une véritable fête ! Et la « circulation » s’organisait avec des personnes à chaque virage qui nous indiquaient si nous pouvions passer en trajectoire ou pas. Ces essais – en slicks bien sûr – m’ont permis de me mettre complètement en confiance et d’affiner mes pressions. Je partirais avec 200 grammes de différence entre l’avant et l’arrière. Le dimanche, j’ai remporté ma première victoire de classe avec la Golf dont le moteur et la boite étaient encore complètement d’origine. Un résultat qui s’est dignement fêté au Piccadily le soir avec les copains.

    Nous étions fin avril. Je ne participerais plus à aucune course avant le mois de juillet. J’étais en 4ème année de fac et je tenais à obtenir ma maîtrise de droit des affaires dès le mois de juin. Donc, plus de courses avant les examens. J’ai ramené la Golf chez le préparateur. Elle ressortirait en maxi groupe 1, ce qui comprenait un rééquilibrage du bas-moteur, un nouvel arbre à cames, des ressorts de suspension plus fermes (en plus des amortisseurs déjà montés) et des rapports de troisième et quatrième vitesses plus courts. Je ne me rappelle plus si c’est dès cette année-là ou plus tard qu’elle fut équipée d’un rapport de pont plus court, celui de la Golf S. Elle reçut aussi un pot piste qui lui offrait un vrai bruit de voiture de course. Le moteur passait de 110 à 120 cv, tout au moins en théorie car il ne fut pas passé au ban à ma connaissance.

    medium_TL_1977_6.2.JPGLa préparation complète coûtait environ 10.000 Francs (1.500 €). De quoi faire rêver les amateurs de compétition aujourd’hui. Il convenait d’ajouter à cette somme un train de Michelin SB 10 dont j’ai oublié le prix (je crois que c’était de l’ordre de 350 Francs le pneu). Mais ces slicks tendres tenaient toute une saison en course de côte, ce qui ne serait plus le cas des générations de pneus qui suivraient, plus performants mais moins endurants.

    Mon diplôme en poche, j’ai aussi passé le permis E – une simple visite médicale en ce temps-là - indispensable afin de tracter un plateau. Car maintenant, la Golf GTI voyagerait sur plateau, tractée par l’Ascona SR qui restait ainsi dans le monde de la course. J’étais prêt à retrouver ma vaillante Golf GTI et le cirque estival des courses de côtes. Deux copains, Guénaël et Hervé, m’accompagneraient sur toutes les courses et assureraient mon assistance. L’équipe comprenait parfois d’autres membres occasionnels en fonction des épreuves. Sans oublier mon père bien sûr qui, s’il ne fut jamais amateur de musique classique qu’il trouvait profondément ennuyeuse – sans parler de l’opéra, dont il affirmait que les cris hystériques des grosses cantatrices lui cassaient les oreilles - , vibrait aux symphonies en Vroaaaarrr majeur des moteurs rugissant à l’assaut des pistes.

    A Pluméliau, début juillet, je me suis fait taper par Gadal, une pointure. J’ai mal conduit. Des petites fautes à toutes les montées, une hésitation dans une courbe rapide où il y avait du temps à gagner. En fait, j’avais fait un demi tête à queue dans ce passage en « essais sauvages » le vendredi soir et je n’ai pas trouvé la solution pour la course. Je reviendrais prendre ma revanche sur cette piste quelques saisons plus tard et cette courbe ne me poserait plus aucun problème. Mais j’étais encore un tout jeune pilote manquant d’expérience en réalité. Mon père a invité toute l’équipe dans un bon restaurant le soir, ce qui a contribué à surmonter la déception du résultat.

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    Dès la semaine suivante par contre, je me suis imposé à Pouillé les Coteaux devant celui qui m’avait devancé à Pluméliau. Après les essais chronométrés, je le devançais d’un centième de seconde, autant dire, rien. Et le dimanche, j’ai eu le dernier mot. ! J’adorais la piste de Pouillé. J’y avais couru en 1976 avec l’Ascona et je m’y sentais comme un poisson dans l’eau.

    Il me restait six épreuves au programme avant la fin de la saison. Les Dieux de la course de côte furent à mes côtés cette année-là. A part l’épreuve du Mont Dore comptant pour le Championnat d’Europe, j’ai remporté la classe 1301 – 1600 partout.

    Ma Golf GTI eut deux fois les honneurs de la presse spécialisée. Sa photo parut dans Échappement après la course de Saint-Germain sur Ille et dans Slick après celle de Neuvy Le Roy.

    J’avoue que mes excès d’optimisme lui causèrent quelques frayeurs. Je ne parlerai pas d’un tête à queue aux essais à Landivisiau. C’était dans une épingle à faible vitesse. Par contre, j’ai failli détruite la caisse à Saint-Gouëno au fer cheval. Un freinage un poil trop tardif, un placement de l’auto en travers pour ne pas tirer droit, une figure qui se termine dans le fossé sans dégâts, et une deuxième montée qui sauve la classement. Curieusement, mon copain Patrick Germain ferait pratiquement la même chose au même endroit avec une autre Golf quelques années plus tard.

    medium_28.jpgJ’ai aussi frôlé la correctionnelle dans une grande courbe d’une course de côte organisée par mon écurie près de Vitré. J’ai voulu passer à fond absolu en inscrivant vivement l’avant. Il aurait fallu soulager. Résultat, l’arrière a décroché. J’ai levé complètement. La voiture s’est bien freinée dans le tête à queue. Il s’est terminé dans le fossé. La voiture a basculé, s’est appuyée contre un piquet de clôture et est retombée du bon côté. Le train avant était un peu ouvert. J’ai fat la seconde montée d’essais au ralenti (impératif pour pouvoir participer à la course l’après-midi). Guénaël et le mécano de Philippe, un copain de Maure de Bretagne qui courait sur une R 12 G, ont travaillé sur la voiture jusqu’à 13 heures 30. Ils ont refait des réglages approximatifs à la ficelle, et nous avons essayé l’auto sur une petite route. Elle ne freinait pas droit et il était impossible de savoir de quel côté elle allait partir. Par contre, une fois inscrite sur une trajectoire, tout allait bien. J’ai donc décidé de faire la course.

    Mon père, que je n’avais pas mis au courant de l’instabilité de l’auto, a été surpris par mes trajectoires. Car pour parer l’instabilité au freinage, un défaut gênant sur la route fort étroite qui accueillait l’épreuve, je freinais au milieu de la route et je prenais ma trajectoire au dernier moment en corrigeant l’embardée que provoquait chaque action sur le frein. J’avais une telle confiance au volant de la Golf GTI que j’étais persuadé que rien ne pouvait m’arriver. D’ailleurs, j’ai tout de même remporté la classe ce jour-là.

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    Il restait une course, à Saumur – Saint-Hilaire – Saint-Florent. L’occasion de déguster des vins de Loire (avec plus ou moins de modération) le vendredi soir ! L’épreuve commençait par une descente, un droite 90, une nouvelle descente qui se terminait par un gauche 90, puis une montée, une enfilade et un enchaînement serré. Je me faisais vraiment plaisir dans cette descente et ses freinages. A la première montée de course, je suis arrivé très fort dans le droite. J’ai balancé la voiture dedans avec beaucoup d’énergie. Un peu trop même. Elle est partie sur deux roues et a semblé s’immobiliser en équilibre précaire avec les roues droites levées d’au moins un mètre. Je me suis demandé de quel côté elle allait tomber. Le suspense dura une fraction de seconde qui, dans l’habitacle, me sembla avoir suspendu son vol. Un courant d’air a peut-être emporté la décision. La Golf retomba sur ses roues. Le chrono était foutu. Je suis reparti à l’attaque à la seconde montée, et cette fois, la coupe de la victoire de classe était au bout de mes efforts.

    La Golf permettait d’attaquer sans retenue, de se faire très plaisir à son volant. C’était une voiture très saine. Bien sûr, il fallait la brutaliser un peu pour la faire tourner, mais c’était plutôt plaisant.

    Cette année-là, je me serais bien testé en rallye à son volant. La Ronde d’Alençon, mi-octobre, me semblait parfaite pour ce projet. Mais le service national commençait pour moi le 1er octobre. Et durant les classes, impossible d’obtenir une permission, même pour courir un rallye. Je devrais me plier à la discipline militaire avant de découvrir une nouvelle discipline sportive. Ma Golf GTI pouvait se reposer un peu.

    D’autres aventures nous attendaient les années suivantes, mais c’est une autre histoire…

    Thierry Le Bras


    QUELQUES IMAGES COMPLÉMENTAIRES
    de la saison 1977

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    de saisons ultérieures

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